Le Maroc constitue un exemple unique de part sa situation géographique et son histoire issue des brassages des cultures et civilisations phéniciennes, berbères, arabo-musulmanes, africaines et occidentales. De cette fusion exceptionnelle, il en a tiré largement parti et constitué, au fil du temps, un arsenal d’artisanat et de techniques séculaires qui révèle un vocabulaire intemporel riche et nuancé.
Dans un tel contexte, construire l’Académie Royale des Arts nous donne en tant qu’architectes, l’obligation de participer à l’écriture de l’histoire contemporaine de la société marocaine. Le propos étant de trouver un juste équilibre entre l’internationalisme et le régionalisme critique en évitant le pastiche et le formalisme facile.
Le site choisi pour la nouvelle Académie Royale des Arts est un lieu de mémoire qui a abrité la résidence du protectorat français au Maroc. Le maréchal Lyautey qui l’avait faite bâtir dans les années 20 par l’architecte Laprade, a voulu à travers ce bâtiment, illustrer l’alliance entre l’art déco européen et l’architecture traditionnelle marocaine, donnant ainsi naissance à une expression artistique unique en phase avec son environnement culturel et social. Une démarche réussie, à suivre et qui a su ne pas s’arrêter à des aspects superficiels ou simplement de style et reste aujourd’hui encore d’actualité.